Bronchiolite : le traitement Beyfortus disponible ce vendredi, tout ce qu’il faut savoir

La bronchiolite, une infection virale touchant près de 30 % des nourrissons chaque hiver en France, est source d'inquiétude pour de nombreux parents. Cependant, un nouvel espoir émerge avec l'arrivée du Beyfortus, un traitement préventif autorisé par la Haute Autorité de Santé (HAS) en août dernier. Voici tout ce que vous devez savoir sur ce médicament qui pourrait contribuer à alléger la charge des services de pédiatrie hospitaliers cet hiver.

Une solution pour prévenir la bronchiolite

Le Beyfortus a été développé conjointement par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca. Il repose sur l'action d'un anticorps appelé nirsevimab. Bien que son administration puisse rappeler celle d'un vaccin, il est important de noter que le Beyfortus n'est pas un vaccin, mais plutôt un "traitement préventif." Il est recommandé pour le premier hiver de chaque enfant, offrant une protection d'au moins cinq mois contre la bronchiolite.

Jusqu'à présent, il n'existait qu'une molécule médicale permettant de protéger les nourrissons de la bronchiolite, et elle était réservée aux bébés à risques. Le Beyfortus, en revanche, vise à être largement accessible. Bien que son administration ne soit pas obligatoire, le ministère de la Santé recommande l'immunisation de tous les bébés "avant leur sortie de la maternité." Les nourrissons nés entre le 6 février et le 15 septembre 2023 se voient prescrire l'anticorps sur ordonnance médicale, et il peut être retiré en pharmacie sans frais supplémentaires.

Le traitement consiste en une seule injection, de préférence dans le muscle de la cuisse du nourrisson, avant le début de la saison épidémique en octobre. La dose recommandée est de 50 mg pour les enfants pesant moins de 5 kg et de 100 mg pour ceux pesant 5 kg ou plus.

Des espoirs à tempérer

Bien que cette nouveauté suscite beaucoup d'espoir, en particulier dans les hôpitaux où les cas de bronchiolite surchargent les services pendant les pics épidémiques, il est important de noter que les études menées par Sanofi ne permettent pas encore d'affirmer avec certitude que les hospitalisations de nourrissons liées à cette maladie diminueront cet hiver.

La cheffe de service de pédiatrie au CHU de Nantes, Christèle Gras-Le Guen, souligne que le virus de la bronchiolite est extrêmement répandu et que ce médicament ne suffira pas à l'éradiquer. Même avec une injection de Beyfortus, il est toujours recommandé aux parents de respecter les gestes barrières.

Le professeur de médecine générale Rémy Boussageon estime également qu'il y a un "emballement un peu rapide en termes de preuves." Cependant, l'infectiologue Piero Olliaro considère que "les analyses faites sur les données semblent assez convaincantes quant à l'efficacité" du traitement.

Actuellement, le gouvernement a passé commande de 200 000 doses de l'anticorps à Sanofi, ce qui représente une étape significative dans la lutte contre la bronchiolite chez les nourrissons. Cependant, l'efficacité du Beyfortus sera mieux évaluée à mesure que les données et les retours d'expérience se multiplieront au cours des prochains mois.