La Russie adopte une loi contre les personnes transgenres : interdiction...

La Russie a récemment pris une mesure draconienne en adoptant une loi qui interdit le changement de genre pour les adultes, restreignant ainsi les droits des personnes transgenres dans le pays. Cette décision controversée marque un tournant conservateur dans la politique russe, en plein contexte d'agression en Ukraine, avec des implications significatives pour les droits humains et les libertés individuelles.

Une loi aux conséquences graves

Les députés russes ont voté à l'unanimité en faveur de cette loi répressive, qui interdit toute intervention médicale liée aux réassignations de genre, y compris les opérations chirurgicales et les thérapies hormonales. Elle interdit également le changement de la mention du sexe dans les documents d'identité, ce qui rendra la vie des personnes transgenres encore plus difficile en Russie.

Un contexte ultra-conservateur

Cette décision intervient dans un contexte de durcissement général de la politique russe, marqué par une série de mesures ultra-conservatrices depuis l'offensive en Ukraine. Les autorités russes ont justifié ces actions en affirmant vouloir éliminer ce qu'elles considèrent comme des comportements déviants et des influences occidentales indésirables. Les personnes LGBTQ+ sont particulièrement touchées par ces mesures, ce qui a suscité des critiques nationales et internationales.

Le président de la Douma défend la loi

Viatcheslav Volodine, président de la Douma, a défendu la loi en la présentant comme une mesure de protection des citoyens et des enfants. Il a évoqué la facilité d'accès aux modifications de l'état civil, aux opérations chirurgicales et aux traitements hormonaux en Russie depuis la chute de l'URSS, insinuant que cela avait conduit à une "tendance monstrueuse" aux États-Unis. Il a également averti que si la Russie suivait les lois européennes, elle se transformerait en "Sodome", faisant référence à une ville biblique associée à la violence et à l'homosexualité.

Des conséquences étendues

Cette loi, adoptée en troisième et dernière lecture, devra encore être validée par la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la fédération, puis signée par le président Vladimir Poutine pour entrer en vigueur. Elle entraînera des conséquences importantes, notamment l'annulation des mariages impliquant une personne transgenre et l'interdiction pour les personnes transgenres d'avoir la garde d'enfants ou d'en adopter en Russie. Cependant, il est important de noter que cette dernière mesure ne sera pas rétroactive.

Des inquiétudes pour la santé mentale et physique

Les défenseurs des droits des personnes transgenres craignent que cette loi n'entraîne une augmentation des taux de suicide parmi cette communauté en Russie. En désignant désormais les personnes transgenres comme des "ennemis du peuple" et en les privant de droits, d'aides et en les excluant socialement, l'État russe les place dans une situation précaire. L'interdiction de la thérapie hormonale risque également de stimuler le marché noir des hormones, ce qui comporte des risques importants pour la santé.

Une répression continue des droits LGBTQ+

Cette loi s'inscrit dans un contexte plus large de répression des droits des personnes LGBTQ+ en Russie. Depuis 2013, une loi interdit déjà la "propagande" de "relations sexuelles non-traditionnelles", un texte qui a été critiqué par les ONG pour sa répression des droits LGBTQ+. En décembre, cette loi a été étendue pour interdire la "propagande" LGBTQ+ à tous les publics, ce qui renforce encore davantage la stigmatisation de cette communauté en Russie.