Société

Cyberharcèlement : Gabriel Attal envisage de mettre en place un "couvre-feu numérique", mais qu'est-ce que c'est ?

22 septembre 2023 à 12h21

Gabriel Attal envisage de mettre en place un "couvre-feu numérique"

Une arme drastique contre le cyberharcèlement en France !

Face à la montée du cyberharcèlement et aux tragédies qui en découlent, le gouvernement français explore des mesures drastiques pour contrer cette menace. L'une de ces mesures, parmi un ensemble de mesures envisagées dans le "plan interministériel" contre le harcèlement scolaire, est le concept de "couvre-feu numérique". Cela soulève des questions cruciales sur la manière de l'appliquer et son efficacité potentielle.

Les tragiques suicides d'adolescents victimes de harcèlement scolaire ont secoué la France ces derniers mois. En réponse à cette préoccupation, le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a réuni virtuellement des représentants de tous les groupes politiques à l'Assemblée nationale pour discuter de mesures visant à endiguer ce fléau. L'une des propositions phares est l'introduction d'un "couvre-feu numérique".

Le principe du couvre-feu numérique 

Le concept de ce "couvre-feu numérique" est à la fois simple et radical : il s'agit d'empêcher les jeunes d'utiliser Internet à leur domicile pendant des heures spécifiques, par exemple de 18 heures à 8 heures du matin. Cependant, il est important de noter que cette mesure ne serait pas appliquée de manière généralisée, mais plutôt au cas par cas, décidée par un juge des enfants au début d'une procédure judiciaire pour harcèlement. Il s'agit donc d'une mesure exceptionnelle plutôt que d'une règle systématique.

L'application du couvre-feu 

L'application de cette mesure repose sur les parents. Concrètement, si un juge des enfants ordonne un "couvre-feu numérique" pour un jeune harceleur, il reviendra aux parents de s'assurer que cette interdiction soit respectée. Ils seront responsables de surveiller l'usage d'Internet de leur enfant et de l'empêcher de naviguer sur la toile pendant les heures désignées.

Sanctions en cas de non-respect 

Si un jeune sous "couvre-feu numérique" enfreint cette interdiction, il ne sera pas directement sanctionné. Cependant, ce non-respect pourrait être pris en compte par le juge des enfants comme une circonstance aggravante dans la procédure pour harcèlement. En d'autres termes, cela pourrait entraîner une sanction plus sévère pour le harceleur.

L'idée d'un "couvre-feu numérique" présente des défis évidents. Les jeunes visés pourraient chercher à contourner cette interdiction en empruntant un smartphone à un ami, ce qui soulève des préoccupations quant à son efficacité réelle. De plus, des questions de surveillance parentale et de protection de la vie privée se posent.

D'autres mesures numériques envisagées 

Outre le "couvre-feu numérique", Gabriel Attal a également évoqué d'autres mesures pour lutter contre le harcèlement à l'école. Cela comprend la possibilité de confisquer systématiquement les téléphones des enfants accusés de cyberharcèlement, ainsi que la simplification des contrôles de la "majorité numérique" pour empêcher les moins de 15 ans de s'inscrire sur les réseaux sociaux sans le consentement de leurs parents.

Le gouvernement français se trouve donc à un moment critique dans sa lutte contre le cyberharcèlement, cherchant des moyens efficaces pour protéger les jeunes et éviter de futures tragédies. Le débat sur le "couvre-feu numérique" et les autres mesures envisagées continuera à susciter des discussions et à évoluer dans les mois à venir.