Un père signale des faits d’attouchements sur sa fille, le rectorat de Versailles le menace !

Le Rectorat de Versailles fait face à une nouvelle controverse, cette fois-ci suite à une réponse qu'un père de famille affirme avoir reçue de la communauté éducative des Yvelines, alors qu'il avait signalé des soupçons d'attouchements sexuels sur sa fille à l'école. Cette affaire survient peu de temps après le décès de Nicolas N., un adolescent de 15 ans qui s'est suicidé en septembre à Poissy, dans les Yvelines, après avoir subi du harcèlement à l'école pendant des mois. Les parents de Nicolas avaient alerté à plusieurs reprises la communauté éducative, mais ils avaient reçu du Rectorat de Versailles, le 4 mai 2023, un courrier les accusant de "menaces" et de "remise en cause" du personnel de direction du lycée Adrienne-Bolland où étudiait leur fils. Ce courrier avait également évoqué les conséquences légales des dénonciations calomnieuses.

Un nouveau signalement accablant

Dans ce nouvel incident, le père explique qu'il a porté plainte le 13 mars après avoir eu des soupçons d'attouchements sexuels sur sa fille de 11 ans, commis par un animateur périscolaire. Sa fille, visiblement bouleversée, est retournée en classe après avoir été envoyée au bureau de la directrice pour décrire les gestes de l'animateur. La directrice a ensuite laissé au responsable municipal en charge du périscolaire le soin d'informer les parents, ce qui n'a été fait que le lundi suivant, lorsque la fille était déjà de retour à l'école.

Une première tentative de discussion avec la directrice s'est soldée par un échec, poussant le père à envoyer un courriel à la directrice en copiant le Rectorat et la mairie. Il a dénoncé le manque de prise en compte de la gravité de la situation de sa fille et la désinvolture de la direction, qualifiant cette attitude de "sidérante". Il a également informé la directrice de son dépôt de plainte. Suite à l'audition de la fillette et de ses parents par la police, le parquet de Versailles a ouvert une enquête.

Réaction du ministre de l'éducation

En réponse, le maire de Versailles a informé le père que l'animateur avait été suspendu le 15 mars. La directrice n'a pas réagi. Début mai, le père a finalement reçu une lettre du Rectorat, affirmant que "la procédure en vigueur dans ce cas de figure a été entièrement respectée". Une partie significative de cette lettre était identique à celle reçue par les parents de Nicolas à Poissy. Le Rectorat a invité le père, "dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard", à adopter "désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l'Éducation nationale".

Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, a fermement condamné les termes utilisés dans la lettre du Rectorat dans un communiqué publié vendredi. Il a également annoncé un audit sur le traitement des cas de harcèlement dans toutes les académies et s'est rendu au Rectorat de Versailles lundi pour discuter de la situation avec le nouveau recteur arrivé en juillet. Le ministère a affirmé que "les choses sont claires : il s'agit de faire la transparence sur l'ampleur de cette pratique, d'y mettre un terme, et d'en tirer toutes les conséquences".