Il y a 20 ans, la mort de Zyed et Bouna faisait exploser la colère des banlieues
Modifié : 9h35
La tragédie de Zyed et Bouna, deux adolescents décédés à Clichy-sous-Bois, a marqué l'histoire des banlieues françaises. Retour sur un événement qui continue de résonner vingt ans plus tard.
Le 27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois devient le théâtre d'une tragédie qui allait bouleverser la France. Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents, perdent la vie dans un poste électrique, déclenchant des semaines d'émeutes dans les banlieues. Ce drame, survenu il y a vingt ans, reste gravé dans les mémoires comme le symbole des tensions entre jeunes et forces de l'ordre.
La scène se déroule en fin d'après-midi, alors qu'un groupe d'adolescents termine un match de football. La partie achevée, le retour se transforme en course-poursuite avec la police, suite à un malentendu. Sans papiers sur eux et en plein mois de ramadan, la crainte d'un contrôle les pousse à fuir.
Zyed, Bouna et un troisième ami, Muhittin, se réfugient alors dans une centrale électrique, ignorant les dangers. Un appel radio d'un policier, évoquant le risque mortel, ne parviendra pas à les sauver. L'accident survient, laissant Muhittin seul survivant, tandis que Zyed et Bouna succombent à une électrocution fatale.
La nouvelle se répand rapidement, et la colère enfle dans les quartiers. Des affrontements éclatent, et la situation s'embrase à Clichy-sous-Bois avant de s'étendre à d'autres villes. Les images de ces nuits d'émeutes feront le tour des médias, témoignant d'une fracture sociale et d'un profond malaise.
Les déclarations de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, accusant les jeunes de cambriolage et ses propos sur les 'racailles', jetteront de l'huile sur le feu. Les tentatives d'apaisement, comme la marche blanche en mémoire des victimes, peineront à calmer les esprits.
Les violences se propageront à l'échelle nationale, dévoilant au grand jour les difficultés des banlieues et le sentiment d'exclusion ressenti par leurs habitants. Des voix s'élèveront pour dénoncer la discrimination et l'abandon des quartiers populaires, demandant un débat de fond sur ces enjeux cruciaux.
Deux décennies après, l'impact de ce drame reste palpable. Les émeutes de 2005 ont mis en lumière des problématiques sociales et urbaines toujours d'actualité. Le souvenir de Zyed et Bouna continue de questionner la cohésion sociale et la justice dans les banlieues françaises.