Booba dénonce des anomalies dans le comptage des ventes de musique par le SNEP

Depuis près de 15 ans, le monde du rap français est secoué par des doutes sur la fiabilité des chiffres de ventes et de streams. Les soupçons se sont d'abord portés sur l'achat de streams par le biais de 'fermes à streams', mais aujourd'hui, c'est la vente de supports physiques qui est questionnée. Ces interrogations ont été relancées par Booba, le célèbre rappeur français, qui s'interroge sur les méthodes de comptabilisation des ventes par le SNEP.

Le SNEP a pour rôle d'attribuer les certifications et de compter les ventes de musique en France. Booba, qui connaît bien le système pour avoir été récompensé par le Grand Prix Sacem des Musiques Urbaines en 2023, met en cause la validité des chiffres étonnants de certains de ses concurrents. Selon lui, des artistes gonfleraient leurs ventes en incluant dans leurs coffrets des objets divers, tels que des 'pins, sandwichs, places de concerts et clés USB', chaque élément étant comptabilisé comme un album vendu. Cette pratique expliquerait comment certains rappeurs affichent des milliers de ventes physiques à une époque dominée par le streaming.

Booba a interpellé le SNEP sur les réseaux sociaux, réclamant plus de transparence et suggérant une possible révision des règles de comptage. Le syndicat n'a pas encore réagi, mais la pression monte pour qu'il apporte des clarifications. Bien que les accusations de Booba paraissent fondées, certains se demandent si la frustration de ne pas figurer parmi les dix rappeurs français les plus écoutés de 2024, malgré la sortie d'un album l'année précédente, ne serait pas un facteur dans sa démarche.

Les semaines à venir pourraient être décisives pour le SNEP, qui pourrait devoir ajuster son système de comptage pour restaurer la confiance dans les chiffres de ventes du rap français. Les fans et les acteurs de l'industrie musicale attendent avec impatience la suite de cette affaire.