Bastien Vivès devant la justice pour ses BD controversées

Société

Modifié : 26 mai 2025 à 13h03

L'artiste Bastien Vivès comparaît devant le tribunal pour des accusations de diffusion d'images à caractère pédopornographique dans ses bandes dessinées.

Bastien Vivès, un nom bien connu dans le monde de la bande dessinée, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une polémique judiciaire. L'auteur de 41 ans est jugé pour avoir diffusé des images jugées pédopornographiques dans certaines de ses œuvres. Les albums 'La Décharge mentale' et 'Petit Paul', publiés respectivement en 2018, sont au centre des débats lors de son procès qui se tient à Nanterre les 27 et 28 mai.


Les éditions Les Requins Marteaux et Glénat, qui ont publié ces ouvrages, sont également inquiétées par la justice pour la diffusion de ces images controversées. Une enquête avait été ouverte suite à la plainte de plusieurs associations de protection de l'enfance, qui dénoncent des représentations sexuellement explicites de mineurs.


Face à ces accusations, la défense de Vivès, représentée par Me Richard Malka, met en avant la liberté artistique et d'expression, refutant toute incitation ou apologie de la pédophilie. Des personnalités telles que l'ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen et le directeur de Charlie Hebdo, Riss, sont attendues pour témoigner en sa faveur.


Les plaignants, quant à eux, insistent sur la nécessité de respecter la loi qui interdit la représentation pornographique de mineurs de moins de 15 ans. Me Cécile Astolfe, avocate de la Fondation pour l'enfance, souligne que leur démarche vise uniquement à signaler des faits punis par le code pénal et à protéger les enfants.


La question centrale du procès sera de déterminer si les personnages représentés sont bien des enfants et si les dessins possèdent une dimension humoristique qui pourrait modérer leur interprétation. En 2018, Glénat avait déjà défendu 'Petit Paul', affirmant que l'album ne cherchait nullement à légitimer l'abus de mineurs.


Cette affaire a déjà eu des répercussions sur la carrière de Vivès, avec l'annulation d'une exposition qui lui était consacrée au Festival international de la BD d'Angoulême en 2023. De plus, l'auteur a déjà été la cible de menaces de mort, entraînant la condamnation de cinq personnes à des peines de prison avec sursis en juin 2024.