Arabie saoudite : un retraité condamné à la peine de mort pour quelques tweets !
1er septembre 2023 à 12h49
La répression saoudienne : peine capitale pour des tweets critiques, l'affaire choquante de Mohammed al-Ghamdi
En juillet dernier, Mohammed al-Ghamdi, un retraité âgé de 54 ans, a été jugé par la Cour pénale spécialisée d'Arabie saoudite. Cette cour est connue pour traiter des affaires liées au terrorisme, mais elle est également utilisée pour juger des dissidents politiques et des militants des droits de l'homme. Le cas de Mohammed al-Ghamdi est un exemple troublant de la répression de la liberté d'expression dans le royaume saoudien.
Le crime : quelques tweets critiques
Le crime de Mohammed al-Ghamdi ? Avoir publié une série de tweets sur un compte suivi par seulement neuf personnes. Dans ces tweets, il a critiqué le gouvernement saoudien tout en exprimant son soutien envers des "prisonniers d'opinion" tels que les dignitaires religieux Salman al-Awda et Awad al-Qarni. Ces hommes sont eux aussi connus pour avoir exprimé des opinions critiques à l'égard du gouvernement saoudien.
La condamnation de Mohammed al-Ghamdi a suscité l'indignation, tant en Arabie saoudite qu'à l'étranger. Lina al-Hathloul, la responsable de la communication de l'association de défense des droits de l'homme ALQST basée à Londres, a déclaré : "Les tribunaux saoudiens intensifient leur répression et lèvent le voile sur leurs fausses promesses de réformes. Comment le monde peut-il croire que le pays est en train de se réformer ? Un citoyen va avoir la tête tranchée pour des tweets sur un compte anonyme ayant moins de dix abonnés ?"
Une peine capitale pour cinq publications
Ce qui est particulièrement choquant dans cette affaire, c'est que Mohammed al-Ghamdi a été condamné à la peine capitale pour seulement cinq publications sur les réseaux sociaux. Ces publications étaient apparemment suffisantes pour qu'il soit reconnu coupable de crimes graves et condamné à la peine de mort.
Le cas de Mohammed al-Ghamdi n'est malheureusement pas isolé en Arabie saoudite. Au cours de l'année dernière, près de 147 personnes ont été exécutées, et déjà 94 exécutions ont eu lieu en 2023, selon l'AFP. Bien que les détails exacts de ces exécutions ne soient pas toujours précisés, il a été révélé par le passé que certaines d'entre elles ont été des exécutions par décapitation.
L'image de l'Arabie saoudite à l'étranger
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est engagé à transformer le royaume ultraconservateur en une destination mondiale pour les affaires et le tourisme. Cependant, les conditions des droits de l'homme et les peines sévères restent un obstacle majeur à cette transformation.