Arrestation controversée du cinéaste palestinien lauréat aux Oscars

Société

Arrestation controversée du cinéaste palestinien lauréat aux Oscars

Modifié : 26 mars 2025 à 9h40

Hamdan Ballal, coréalisateur du documentaire primé 'No Other Land', a été arrêté par les forces israéliennes, suscitant une vague d'indignation.

Le monde du cinéma est sous le choc après l'arrestation de Hamdan Ballal, coréalisateur palestinien du film 'No Other Land', qui a reçu l'Oscar du meilleur documentaire. Selon les proches du cinéaste, l'armée israélienne l'a arrêté en Cisjordanie, une région sous occupation israélienne depuis 1967. Cette nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et a été confirmée par Yuval Abraham, l'un des coréalisateurs israéliens du film.

L'incident a eu lieu à Soussiya, près du domicile de Ballal. D'après les témoignages, un groupe de colons aurait attaqué sa maison. Blessé et en sang, Ballal aurait été interpellé par des soldats alors qu'il attendait une ambulance. L'armée israélienne a indiqué qu'elle examinait les circonstances de cette arrestation.

Heureusement, le réalisateur a été libéré le jour suivant. À sa sortie, il présentait des ecchymoses et des traces de sang sur ses vêtements. Son avocat a rapporté que Ballal et deux autres Palestiniens avaient passé la nuit à même le sol d'une base militaire, malgré leurs blessures.

'No Other Land', le film qui a valu à Ballal son Oscar, dépeint la lutte d'un jeune Palestinien contre le déplacement forcé de sa communauté, un sujet qui a suscité l'attention de l'ONU. Le village de Massafer Yatta, où le film a été tourné et d'où est originaire l'autre coréalisateur palestinien Basel Adra, a été déclaré zone militaire par Israël, menant à une longue bataille judiciaire qui a finalement abouti à une décision de la Cour suprême favorable à l'armée israélienne.

Cette arrestation soulève des questions sur la liberté d'expression et les droits humains dans les territoires occupés. La colonisation de la Cisjordanie par Israël est régulièrement pointée du doigt par l'ONU comme contraire au droit international. Cette affaire met en lumière les tensions persistantes dans la région et les défis auxquels sont confrontés les artistes qui cherchent à partager leur vision de la réalité.