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Benjamin Mendy : après son jugement il s'inscrit au FC Lorient

19 juillet 2023 à 13h01

Benjamin Mendy : après son jugement il s'inscrit au FC Lorient

L'équité de la justice remise en question : acquittement de Mendy et célébration troublante

L'acquittement de Benjamin Mendy, accusé de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle par sept femmes différentes, a suscité des réactions de soutien sur les réseaux sociaux, notamment dans le milieu du football et du rap. Cependant, ces réactions mettent en lumière un double standard lorsque l'on compare la défiance envers la justice lors des violences policières et la célébration de la justice dans les affaires de violences sexuelles.

Une justice sélective : dénoncer l'injustice tout en cautionnant la discrimination

Le rap a souvent dénoncé les décisions de justice jugées racistes ou socialement injustes, notamment envers les personnes des quartiers populaires. Mais quand il s'agit de dénoncer la justice sexiste, qui décrédibilise la parole des femmes victimes d'agressions sexuelles et acquitte les agresseurs, le soutien se fait plus rare. Certaines voix se font entendre pour rappeler le droit à la présomption d'innocence, critiquant le tribunal de l'opinion publique, alors qu'elles dénonçaient auparavant l'absence de justice.

La difficile libération de la parole des victimes

Lorsque des hommes sont acquittés dans des affaires d'agressions sexuelles, la justice est célébrée, et les femmes qui ont porté plainte sont souvent qualifiées de menteuses et insultées. Cette célébration publique d'un homme innocenté résonne douloureusement, car elle vient parfois de ceux qui soutiennent d'autres causes. Elle semble être une victoire contre les femmes et une défaite pour la libération de la parole des victimes.

La chasse aux "fausses victimes" : une remise en question de la parole des femmes

Suite à la relaxe de Benjamin Mendy, une chasse aux "fausses victimes" a été lancée. Mais qui décide qui sont les vraies victimes ? Les femmes qui ne désignent pas les amis, les collègues ou les idoles comme coupables ? Celles qui ne sont pas victimes d'hommes riches car on pense qu'elles le font pour l'argent ? Le soutien public aux femmes victimes d'agressions sexuelles est souvent sélectif et s'accompagne de remises en question sur la véracité de leur parole.

Les femmes au milieu du combat : entre soutien et injustice

Les femmes, en particulier celles issues de quartiers racisés, se trouvent souvent au milieu d'un combat entre le soutien inconditionnel des hommes et une justice sexiste et raciste. Elles sont en première ligne pour défendre leurs frères et leurs enfants victimes de violences policières, mais elles se battent également pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dont elles sont elles-mêmes les premières victimes. Le soutien ne va malheureusement pas dans les deux sens.

Violences policières et violences sexuelles : des similarités dans les réactions

Dans les affaires de violences policières comme dans les affaires de violences sexuelles, l'argument du mensonge est souvent utilisé pour remettre en question la parole des victimes. Dans les deux cas, le sexisme et le racisme persistent. Les femmes racisées issues de quartiers populaires se retrouvent au cœur de ces deux problématiques, confrontées à des réactions inéquitables.