Derniers mots glaçants d'un criminel de guerre en direct devant le tribunal
Publié : 14 novembre 2024 à 11h47 par
Un ancien commandant des forces croates de Bosnie a proclamé son innocence avant de se donner la mort en buvant du poison lors d'une audience en direct.
Le 29 novembre 2017 reste une date gravée dans les mémoires de ceux qui assistaient à l'audience d'appel de Slobodan Praljak, un ancien commandant des forces croates de Bosnie, condamné pour crimes de guerre. Devant les juges des Nations Unies et les caméras, Praljak a bu du cyanure après que sa peine de 20 ans de prison a été confirmée, mettant fin à sa vie dans une scène choquante et inattendue.
Juste avant de consommer le poison, Praljak, âgé de 72 ans, a déclaré haut et fort : 'Slobodan Praljak n'est pas un criminel de guerre. Je rejette le jugement du tribunal.' Ces mots sont ses derniers, prononcés avec une bouteille en main. Après avoir ingéré le contenu, il s'est effondré et est décédé deux heures plus tard dans un hôpital néerlandais.
La grande question qui demeure est celle de savoir comment Praljak a réussi à introduire le poison dans la salle d'audience. Malgré les enquêtes menées par les procureurs néerlandais et l'analyse des images de surveillance, aucun élément n'a permis de déterminer comment et à quel moment il s'est procuré le cyanure de potassium.
En fouillant sa cellule de détention de l'ONU, où il avait passé plusieurs années en attente du verdict, les enquêteurs ont trouvé une lettre d'adieu manuscrite adressée à sa famille. Rédigée deux ans avant son acte désespéré, Praljak y exprimait son souhait de ne pas avoir de funérailles et demandait que ses cendres soient dispersées dans un cimetière de Zagreb, en Croatie. Il y affirmait aussi avoir pris la décision de mettre fin à ses jours bien avant le verdict, dans le cas où il serait reconnu coupable.
Cet événement tragique a été diffusé en direct sur le site web du tribunal, permettant au monde entier d'être témoin de ces derniers instants dramatiques. Cet incident soulève des questions sur la sécurité et la surveillance dans les tribunaux internationaux, tout en mettant en lumière la détresse profonde d'un homme confronté à la justice pour les actes commis durant le conflit en Bosnie entre 1992 et 1995.