Des experts de l'ONU critiquent l'interdiction du hijab dans le sport français

Société

Des experts de l'ONU critiquent l'interdiction du hijab dans le sport français

Modifié : 29 octobre 2024 à 11h23

L'ONU qualifie de discriminatoire l'interdiction du hijab pour les sportives en France, un sujet qui soulève des questions sur la liberté d'expression et la laïcité.

Une récente prise de position de l'ONU a suscité un vif débat en France. Des experts indépendants des Nations unies ont qualifié d'« discriminatoire » l'interdiction du hijab dans les compétitions sportives françaises. Cette interdiction s'applique aux athlètes sélectionnées en équipe de France, et ce, dans le but de respecter le principe de laïcité. Cependant, les sportives des autres pays ne sont pas concernées par cette règle lorsqu'elles participent à des événements internationaux en France.

Les experts de l'ONU, qui ne parlent pas au nom de l'organisation mais sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme, estiment que les décisions prises par les fédérations françaises de football et de basketball, ainsi que par le gouvernement français, sont disproportionnées. Selon eux, ces mesures empêchent les femmes musulmanes de manifester librement leur identité et leur religion, aussi bien en privé qu'en public, et de participer pleinement à la vie culturelle et sportive du pays.

La question du port du voile dans le sport est complexe en France. Certains sports autorisent le voile, tandis que d'autres l'interdisent. Les experts de l'ONU ont communiqué avec le gouvernement français à propos de cette situation, soulignant que la neutralité et la laïcité de l'État ne justifient pas de telles restrictions sur la liberté d'expression et la liberté de religion ou de conviction.

Cette déclaration de l'ONU intervient dans un contexte où les discriminations contre les musulmans sont en augmentation dans l'Union européenne, selon un rapport de l'Agence des droits fondamentaux. Le débat sur le port du hijab dans le sport en France est donc loin d'être clos, et la position de l'ONU pourrait influencer les discussions futures sur la question de la laïcité et des droits individuels dans le sport.