Quand l’éducation à la sexualité révèle des détresses invisibles "Un espace pour parler"
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Modifié : 6 février 2025 à 11h53
Les cours d'éducation à la vie affective et sexuelle jouent un rôle crucial dans la détection des enfants victimes de violences. Leur importance est soulignée alors que le nouveau programme Evars fait débat.
Les cours d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) prévus pour être renforcés à la rentrée 2024 rencontrent des résistances. Pourtant, ces cours sont un moyen pour les enseignants de repérer des élèves en détresse, comme en témoignent les professionnels de l'éducation.
En effet, ces séances permettent aux enfants de s'exprimer sur des sujets délicats, souvent considérés comme tabous. Une enseignante en Alsace, Émilie C., a initié ces discussions dans ses classes de CM1-CM2 et a constaté leur impact positif, notamment dans la libération de la parole des enfants. Elle rappelle que, selon la Ciivise, plusieurs enfants par classe sont victimes de violences sexuelles chaque année en France.
Malgré une loi datant de 2001 exigeant trois séances annuelles d'éducation à la sexualité, seulement 15% des élèves en bénéficient réellement. Les enfants et adolescents sont donc souvent laissés avec leurs interrogations sans réponse. Ophélie Magnan, ancienne surveillante dans une école privée à Paris, a constaté cet état de fait et a contribué à la mise en place de séances pour répondre aux questions des élèves.
Les séances en classe sont conçues pour être des espaces d'échange où les enfants peuvent poser des questions librement. Émilie C. insiste sur l'importance de permettre aux élèves d'utiliser leurs propres mots, même s'ils sont crus, pour qu'ils se sentent à l'aise de discuter de tout sujet.
Saphia Guereschi, infirmière scolaire dans l'Yonne, et Guillaume Limousin, professeur en Isère, partagent également leur expérience sur l'importance des séances d'éducation à la sexualité pour identifier les élèves en difficulté et pour discuter de sujets comme le consentement et les violences sexuelles.
Le nouveau programme Evars, qui vise à enrichir ces séances, est actuellement en préparation et a récemment franchi une étape importante avec un vote favorable du Conseil supérieur de l'éducation. Malgré l'opposition de certains secteurs, les défenseurs du programme soulignent son importance pour la protection et l'éducation des enfants.
En cas de doute ou de situation d'enfant en danger, le numéro national d'appel d'urgence 119 est disponible 24h/24 pour offrir aide et conseils.