Société

Pourquoi Macron parle d’aide à mourir plutôt que d’euthanasie?

12 mars 2024 à 11h50

Pourquoi Macron parle d’aide à mourir plutôt que d’euthanasie?

Le président français Emmanuel Macron a choisi le terme «aide à mourir» pour parler de la fin de vie, écartant les mots «euthanasie» et «suicide assisté». Mais pourquoi ce choix de mots ?

Emmanuel Macron, le président de la France, a annoncé un projet de loi sur la fin de vie qui sera présenté en mai à l'Assemblée nationale. Il a utilisé le terme «aide à mourir» pour décrire cette loi, évitant délibérément les mots «euthanasie» et «suicide assisté». Ce choix de mots est stratégique et reflète une attention particulière à la sensibilité du sujet.

Le terme «aide à mourir» a été choisi car il est perçu comme plus humain et moins chargé que «euthanasie», qui peut évoquer des actions sans consentement et rappeler des périodes sombres de l'histoire. De plus, «suicide assisté» implique une décision personnelle sans contraintes, ce qui ne correspond pas au modèle français qui envisage des critères précis et une décision médicale collégiale.

En France, l'auto-administration d'un produit létal sera la norme, avec l'intervention d'un tiers comme exception. Cette approche diffère de celle d'autres pays où l'euthanasie est plus librement accessible. Macron souhaite ainsi trouver un équilibre qui respecte à la fois les désirs des patients et les préoccupations éthiques et sécuritaires.

Ce choix sémantique pourrait aussi servir une stratégie politique visant à construire une majorité parlementaire sans cliver l'opinion. En évitant les termes controversés, Macron espère faciliter le débat et l'adoption de la loi. Toutefois, certains critiques voient dans cette démarche une manière de masquer la réalité des actes et de confondre le public.

La fin de vie est un sujet délicat qui touche à la dignité humaine, aux croyances personnelles et aux questions médicales complexes. Le débat autour de la loi à venir promet d'être intense, et les mots choisis par le président joueront un rôle important dans la manière dont ce débat sera mené et perçu par les Français.