France à l'arrêt le 7 mars : grève contre la réforme des retraites

Le 7 mars 2022, une sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a lieu en France. La principale différence avec les précédentes journées de mobilisation est le caractère reconductible de la grève, notamment dans les transports, les raffineries ou chez les éboueurs. L'intersyndicale, composée de la CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et MNL, entend passer des mots aux actes afin de parvenir à une journée noire, une "France à l'arrêt". Les syndicats appellent à une mobilisation massive pour "fermer totalement les écoles, collèges [et] lycées" le mardi 7 mars.

Selon Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, "Il y a consensus entre nous pour dire que l’objectif c’est de faire plus fort que le 31 janvier". Lors de cette journée, les syndicats avaient compté plus de 2,5 millions de manifestants et les autorités 1,27 million.

Les secteurs des transports, de l'énergie et de la chimie sont particulièrement touchés par cette journée de grève reconductible. Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF se sont mis d'accord pour durcir le mouvement avec la perspective d'une mobilisation très forte dès le 6 mars à 19 heures, à l'image de la première journée d'action des syndicats où la plupart des trains avaient été annulés. Les syndicats de la RATP ont également appelé à une grève reconductible dès le 7 mars, qui pourrait être suivie dans les réseaux de transports des autres métropoles comme Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier.

Concernant l'énergie, la CGT a procédé à des baisses de production (n'entraînant pas de coupures chez les particuliers) et des coupures ciblées, visant notamment des permanences d'élus de la majorité. La grève pourrait également toucher les équipes de maintenance des centrales, ce qui pourrait accentuer la baisse de production électrique. Ce 28 février, 38 réacteurs nucléaires sur 56 sont en activité. Dans le secteur du raffinage et de la chimie, la CGT appelle à une grève reconductible dès le 6 mars, ce qui fait planer le risque d'une pénurie de carburant avec des raffineries à l'arrêt et l'impossibilité de faire sortir les camions-citernes.

Malgré le rejet d'une très large majorité de la population, le gouvernement reste bloqué sur sa réforme brutale, injuste et injustifiée. L'intersyndicale appelle les personnels "à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, pour dénoncer l'injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes". Les syndicats ont appelé pour la première fois à une grève reconductible. Dès le 8 mars, des assemblées générales décideront chaque soir à 18 heures de la suite du mouvement. Les prévisions précises des perturbations sont généralement communiquées 48 heures avant la journée de grève.