Société

Harcelées sur Vinted et Le Bon Coin : le cauchemar des vendeuses face aux prédateurs en ligne

29 janvier 2024 à 15h41

Harcelées sur Vinted et Le Bon Coin : le cauchemar des vendeuses face aux prédateurs en ligne

Des femmes témoignent d'expériences traumatisantes sur des plateformes de vente de vêtements d'occasion comme Vinted ou Le Bon Coin, où le harcèlement sexuel devient monnaie courante.

La vente de vêtements d'occasion sur internet, une activité qui peut sembler anodine, se transforme parfois en un véritable enfer pour certaines femmes. Sur des sites populaires comme Vinted ou Le Bon Coin, des vendeuses subissent des messages à caractère sexuel, du chantage et même des menaces. Élodie, une jeune femme de 27 ans, partage sa lassitude face aux commentaires sexualisants qu'elle reçoit dès qu'elle poste des articles de mode. Elle se voit contrainte de bloquer et signaler ces comportements inappropriés à la plateforme.

Maréva, une étudiante de 24 ans, confirme cette tendance inquiétante, évoquant des hommes qui utilisent ces sites comme s'il s'agissait de réseaux de rencontres. Des comptes anonymes, sans activité ni photo, sont souvent créés pour adresser des messages déplacés. Ces faux profils demandent parfois de voir les vêtements portés, allant jusqu'à solliciter des photos inappropriées.

Le harcèlement ne s'arrête pas là. Certaines femmes, comme Alexia, enseignante de 26 ans, se sentent obligées de s'autocensurer, évitant de vendre des tenues légères pour échapper aux remarques sexualisantes. Fatma, qui a été victime de chantage alors qu'elle n'était qu'adolescente, témoigne de la terreur ressentie face aux menaces de diffusion de ses photos sur les réseaux sociaux.

Face à cette situation, Vinted affirme ne pas tolérer le harcèlement et encourage les victimes à signaler les problèmes. L'entreprise se dit prête à coopérer avec les forces de l'ordre. Cependant, les victimes restent souvent seules face à ces agressions numériques. Me Tom Michel, avocat spécialisé, conseille de porter plainte avec des captures d'écran des conversations comme preuves.

Malgré les mesures annoncées par les plateformes, le sentiment d'insécurité persiste chez les utilisatrices, certaines ayant même renoncé à vendre en ligne. Ce phénomène soulève des questions sur la sécurité des femmes dans l'espace numérique et la responsabilité des plateformes de vente face au harcèlement sexuel.