La fillette de 5 ans retrouvée dans un sac : ce que l'on sait

Le corps d'une jeune fille de 5 ans a été retrouvé dans un sac mardi dans les Vosges. Un suspect, déjà mis en examen pour agression sexuelle et viol, a été interpellé et placé en garde à vue. La question qui se pose est de savoir si le drame aurait pu être évité. Deux jours après le placement en garde à vue d'un jeune homme de 15 ans dans le cadre de l'enquête ouverte après la découverte du corps d'une fillette dans un appartement de Rambervillers, dans les Vosges, les questions se multiplient sur le profil du suspect.

Le suspect est un adolescent de 15 ans, actuellement en garde à vue, qui n'a pas de casier judiciaire, mais qui est déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour viol, agression sexuelle et séquestration sur mineurs en 2022. Il est placé en centre éducatif fermé, où il bénéficie d'un accompagnement scolaire en petit groupe en vue d'une réinsertion scolaire et professionnelle, selon le ministère de la Justice. Il quitte le centre en février dernier et est placé sous contrôle judiciaire chez ses parents à Rambervillers, où il a grandi. Il est alors déscolarisé et bénéficie d'un suivi éducatif et psychiatrique.

L'adolescent adopte parfois un comportement étrange, selon un membre de sa famille qui a témoigné de manière anonyme auprès de BFMTV. Il parle à son vélo et fait des "conneries" quand il sort seul. Une voisine confie par ailleurs que le jeune garçon avait récemment "accosté" plusieurs petites filles de son entourage. Un témoignage confirmé par le maire de la commune, qui parle de "gestes déplacés à caractère sexuel".

Selon des experts, il semble ne pas y avoir eu de problème ou de dysfonctionnement pendant le séjour du suspect en centre éducatif fermé. Le fait que ce jeune ait été orienté vers un centre éducatif fermé voulait dire qu'il n'y avait pas matière en l'espèce, pour ceux qui ont apprécié la situation, à l'incarcérer ou à l'hospitaliser, estime Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny.

Cependant, la question se pose de savoir s'il y a eu des signalements ou des plaintes concernant le suspect. Là se posera la question de savoir s'il y a eu une défaillance sur le fait de peut-être révoquer le contrôle judiciaire du suspect, de le placer en détention provisoire, alors que c'est pourtant une exception concernant les mineurs, explique Nathalie Bucquet, avocate pour l'association "Innocence en danger".

Ce drame pose donc la question de la prise en charge des mineurs délinquants, en particulier ceux soupçonnés de violences sexuelles. Comment améliorer leur prise en charge éducative, psychiatrique et sociale, tout en garantissant la protection des victimes potentielles? Des experts se penchent sur la question, mais une chose est certaine : les signalements de comportements inquiétants doivent être pris au sérieux et traités avec la plus grande attention, afin de prévenir de tels drames. La question de la récidive chez les mineurs délinquants est également soulevée, ainsi que celle de la balance entre la protection de la société et la réinsertion des jeunes délinquants. Les autorités doivent trouver un équilibre entre ces deux objectifs, afin de garantir la sécurité de tous. Ce tragique événement rappelle l'importance de la vigilance collective et du suivi des jeunes délinquants pour éviter de nouveaux drames.