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La vente de lingerie portée : la nouvelle technique des femmes pour « boucler les fins de mois »

22 mai 2023 à 13h50

La vente de lingerie portée : la nouvelle technique des femmes pour « boucler les fins de mois »

De la précarité à l'entrepreneuriat : quand la vente en ligne de lingerie portée devient une solution inattendue pour les femmes

Dans un contexte d'inflation, de précarité et de difficultés financières, de nombreuses femmes ont trouvé une solution surprenante pour boucler leurs fins de mois : la vente en ligne de lingerie portée, de chaussettes odorantes et même de photos de leurs pieds. Ce commerce autrefois confidentiel est désormais répandu et se pratique sur différentes plateformes telles que Mym, Onlyfans, Le Bon Coin et Vinted, générant des revenus allant du simple complément de salaire à plusieurs milliers d'euros.

Témoignage de jeune filles

Les témoignages des lectrices de 20 Minutes viennent confirmer cette tendance. Certaines, comme Louskar, âgée de 24 ans, se sont lancées dans la vente de leurs culottes pour faire face à des difficultés financières, ne pouvant plus payer leurs courses. Ruby Nikara, une influenceuse, avait déjà fait parler d'elle en vantant la vente de flacons d'eau de son bain à des prix exorbitants, se considérant comme une femme d'affaires. Si cette anecdote avait été raillée par les chroniqueurs de l'émission TPMP, ils ignoraient probablement que de telles pratiques étaient bien plus répandues qu'on ne le pensait, s'inscrivant dans les fantasmes fétichistes de certains hommes.

Une pratique jugée "folle"

Lorsque 20 Minutes a lancé un appel à contributions demandant à ses lecteurs s'ils seraient prêts à vendre leurs sous-vêtements portés pour arrondir leurs fins de mois, les réponses opposées à cette idée étaient rares. Marine, 28 ans, estime que si certaines personnes sont assez "folles" pour acheter ce type de produits, alors il est légitime d'être "assez folle" pour les vendre. Stéphanie renchérit en soulignant qu'il existe des fétichistes pour tout, et tant qu'aucune personne n'est blessée, il n'y a pas de mal à se lancer dans cette activité. Florie, 38 ans, explique que les mois sont difficiles et qu'elle serait prête à vendre des photos de ses pieds, de ses culottes et de ses chaussettes.

Certaines femmes ont franchi le pas, comme Louskar, qui a commencé à vendre ses culottes il y a quelques mois lorsqu'elle s'est retrouvée dans l'incapacité de payer ses courses. Elle a rapidement constaté que c'était un moyen facile de gagner un petit revenu supplémentaire, car les articles se vendent très rapidement. Chloé, 20 ans, s'est lancée dans cette activité depuis environ un an sur la plateforme Mym. À côté de son emploi à plein temps en CDI, elle vend ses culottes, portées ou non, ses chaussettes, ainsi que des photos dénudées. Cela lui permet de se payer des choses dont elle a envie et de mettre de l'argent de côté. En moyenne, Chloé génère un complément de revenu d'environ 500 euros par mois grâce à cette activité. Elle estime que c'est un commerce avec une demande et une offre, et les hommes présents sur la plateforme sont souvent aisés et respectueux, car chacun sait ce qu'il veut. Cependant, Chloé a fixé ses limites et refuse de partager des contenus pornographiques, des photos de ses parties génitales ou de son visage, ainsi que de rencontrer les acheteurs. Elle est consciente des raisons pour lesquelles elle s'engage dans cette activité, mais elle garde les pieds sur terre, sachant que ses amis sont au courant, mais que sa famille pourrait avoir du mal à l'accepter, en particulier son père.

Sur vinted aussi !

Outre les plateformes dédiées telles que Mym et Onlyfans, il existe d'autres plateformes moins attendues où ce commerce se pratique, comme Vinted ou Le Bon Coin. Marina, une femme de 36 ans travaillant dans une société de transport en Rhône-Alpes, a commencé à proposer ses sous-vêtements sur ces plateformes et a rapidement reçu des demandes spéciales. Elle s'est laissée prendre au jeu et a commencé à acheter des culottes bon marché pour les revendre à des prix élevés. Au début, cela lui permettait de boucler ses fins de mois et d'améliorer son niveau de vie. Cependant, l'année dernière, Marina a dû faire face à une situation familiale difficile et a eu besoin rapidement d'argent pour couvrir les frais de justice liés à sa séparation d'avec un conjoint violent.

Contrairement à Chloé, Marina a transformé cette activité en une sorte "d'entreprise" tout en conservant son emploi principal. En développant ses stratégies de marketing, elle a pu gagner jusqu'à 1 300 à 1 500 euros par mois. Cependant, elle est devenue dégoûtée des hommes en raison de l'image qu'ils avaient d'elle, de leur manque de respect et du fait d'être considérée comme un objet. Selon Marina, les culottes sont un produit d'appel, mais ce que les hommes recherchent vraiment, c'est la possibilité de voir, de toucher et d'aller plus loin. C'est pourquoi elle refuse de rencontrer directement les acheteurs des articles vendus. Cette activité peut être dangereuse et la concurrence est rude, avec de jeunes femmes prêtes à faire n'importe quoi pour gagner peu d'argent. C'est pourquoi Marina a décidé d'arrêter cette activité après avoir bénéficié d'un coup de pouce financier temporaire.