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Maroc : Une agression homophobe, la victime est condamnée à de la prison

4 avril 2016 à 13h37

URBAN HIT

Le 9 mars dernier au Maroc, des jeunes ont agressés deux homosexuels dans un appartement

maroc Les agresseurs ont été arrêtés par la police, mais aussi les deux victimes condamnées à 4 mois de prison ferme pour "actes sexuels contre-nature"... Le 25 mars dernier, une vidéo de l'agression circulait sur internet et a rapidement fait le tour du monde. On y voit deux jeunes hommes dénudés, le visage en sang et se faisant agresser dans leur propre appartement de Beni Mella (centre du Maroc).

Les victimes feront plus de prison que les agresseurs

Les agresseurs sont condamnés à 2 mois de prison tandis que les victimes feront 4 mois ferme. Le procès de la deuxième victime a été reporté au 4 avril 2016. Mais on imagine qu'il aura la même peine irrationnelle que son compagnon. Au Maroc, l'article 489 du code pénal décrit l'homosexualité comme un "acte sexuel contre-nature" et est passible de trois ans de prison. Cette nouvelle a provoqué la colère de Betty Lachgar, co-fondatrice du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles : "Une personne se fait attaquer chez elle, et se retrouve coupable par rapport à son orientation sexuelle !".

Une loi d'un autre temps

D'après Betty Lachgar, l'homophobie est une réalité omniprésente au Maroc. "Les victimes ne peuvent pas porter plainte. En général elles sont condamnées à trois ans de prison, sauf quand les affaires sont médiatisées et où elles écopent 'seulement' de quelques mois".

Les relations sexuelles hors mariage sont aussi sanctionnées

Oui, la communauté homosexuelle n'est pas la seule à souffrir, les hétérosexuels ayant des relations hors mariage sont également punis par la loi d'après l'article 491. En plus de ces lois d'un autre temps, le poids de la société marocaine pèse sur beaucoup de marocains en quête de liberté : "Nous sommes dans une société très conservatrice où le poids du religieux est très important. On observe une vraie régression concernant les libertés individuelles et donc sexuelles" explique Betty Lachgar. "On se sent très isolée en tant qu'association car la majorité de la société civile ne nous aide pas. Elle estime que nous allons trop loin" continue t-elle.