Pourquoi une chute aussi brutale des températures ? On vous dit tout

Une métamorphose climatique éclair : Comment expliquer la chute soudaine des températures de près de 20°C en seulement 48 heures ? Une dépression venue des îles britanniques est à l'origine de ce revirement météorologique, mettant fin à l'épisode caniculaire qui a balayé le territoire. Cette collision entre des masses d'air chaud et froid a également déclenché des orages d'une rare intensité, plongeant la France dans un tout autre extrême climatique.

Il y a tout juste deux jours, la France transpirait sous une chaleur accablante, marquant un 15 août historiquement torride avec des records de température battus dans le sud du pays. À Lyon, le thermomètre s'est envolé jusqu'à 41,1°C jeudi dernier, pour ensuite chuter brusquement à 23°C le samedi, marquant une variation saisissante. Ce rafraîchissement bienvenu est attribué à l'arrivée d'une dépression provenant des îles britanniques.

"Toute la semaine précédente, une dépression au-dessus des îles britanniques a fait remonter de l'air chaud de la Méditerranée", explique Alix Roumagnac, président de Predict, une entreprise spécialisée dans la prévision météorologique, lors d'une interview avec BFMTV.

"Il y a quelques jours, cette dépression a entamé une descente vers le sud, cessant d'aspirer de l'air chaud pour introduire de l'air froid en quantité", ajoute-t-il. En d'autres termes, la période caniculaire est terminée, laissant place à l'arrivée d'air froid en altitude. Yann Amice, météorologue chez Weather and Co, précise : "Nous sommes dans une phase de transition des masses d'air, d'où la chute rapide des températures".

Outre la baisse des températures, cette rencontre entre les masses d'air chaud et froid engendre une perturbation météorologique majeure. Des orages violents, accompagnés de grêles, de vents forts et de pluies torrentielles, sont annoncés pour ce dimanche dans le quart sud-est du pays, touchant les Pyrénées, le Languedoc-Roussillon et la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Météo-France détaille : "Bien que l'activité principale des orages soit en mer, des débordements vers les côtes des Bouches-du-Rhône et du Var ne sont pas exclus en seconde partie de la nuit de samedi à dimanche et dans la matinée suivante". Ces phénomènes peuvent entraîner des cumuls de précipitations significatifs, avec des estimations allant jusqu'à 40 à 60 mm dans l'arrière-pays méditerranéen, et même des cumuls de 160 à 200 mm sur les Alpes dans les 36 à 48 heures, alerte Yann Amice. Il appelle à la "plus grande vigilance" face à cette situation instable.

Les conséquences actuelles reflètent un schéma en constante évolution, avec des événements extrêmes qui deviennent plus fréquents. La montée des températures due au réchauffement climatique, résultant des activités humaines, favorise ces épisodes de chaleur extrême. "Les différences seront marquées lorsque ces masses d'air extrêmes viendront bousculer les masses d'air très chaudes", explique le climatologue Alain Mazaud.

Ce phénomène, déjà entrevu dans le nord-est du pays la semaine précédente, avec des dégâts matériels et des blessés en Haute-Marne, pourrait devenir une réalité de plus en plus courante. "Nous sommes exactement dans la direction que le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a indiquée, à savoir l'intensification des événements climatiques extrêmes", précise Alain Mazaud. Et selon lui, cette évolution pourrait même surpasser les prédictions initiales, signe inquiétant des enjeux climatiques à venir.