Réduction des indemnités pour les arrêts maladie ?

Société

Réduction des indemnités pour les arrêts maladie ?

Modifié : 20 février 2025 à 13h05

Les nouvelles mesures gouvernementales annoncent une baisse des indemnités pour les arrêts maladie, affectant tant les salariés du privé que les fonctionnaires.

Une réforme récente vient modifier le paysage des indemnités pour arrêts maladie en France, touchant aussi bien les employés du secteur privé que les fonctionnaires. Malgré une augmentation globale du budget de la santé, le gouvernement cherche à réduire les dépenses en ajustant les compensations financières liées aux arrêts de travail.

Pour les fonctionnaires, le changement est notable. À compter du 1er mars 2025, les trois premiers mois d'arrêt maladie seront indemnisés à 90% du traitement habituel, au lieu de 100%. Cette mesure vise à économiser environ 900 millions d'euros annuellement. Toutefois, la proposition initiale d'imposer trois jours de carence a été abandonnée, maintenant le délai actuel d'un jour.

Quant aux salariés du secteur privé, ils subiront une baisse du plafond des indemnités journalières. À partir du 1er avril 2025, le plafond passera de 1,8 à 1,4 Smic, réduisant ainsi l'indemnisation maximale de 53,31 euros à 41,47 euros bruts par jour. Cette mesure devrait permettre des économies de 600 millions d'euros dès 2025, sans impacter les salaires inférieurs à 1,4 Smic.

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) critique cette décision, soulignant que les entreprises et les salariés devront compenser à hauteur de 800 millions d'euros. Plus de la moitié des salariés, soit 13 millions de personnes, seraient concernés par cette baisse. Le CTIP pointe également du doigt l'absence de solution face à l'augmentation des arrêts de travail.

La réaction syndicale ne s'est pas fait attendre. La CFDT a qualifié la réforme de 'brutale', mettant en lumière les conséquences sur les salariés les plus vulnérables, notamment ceux sans couverture prévoyance et ceux avec peu d'ancienneté dans leur entreprise.

Ces ajustements financiers interviennent dans un contexte où les dépenses liées aux arrêts maladie ont connu une hausse significative, avec une augmentation de 52% depuis 2015 (hors Covid-19), atteignant 17 milliards d'euros en 2024. La réduction des indemnités est donc perçue comme une tentative de maîtriser ces coûts croissants, mais elle suscite également des inquiétudes quant à la pression supplémentaire qu'elle pourrait imposer aux travailleurs et aux entreprises.