"On n’était pas prévenus" : les surveillants dénoncent la présence de policiers auprès de Nicolas Sarkozy

Faits divers

Les surveillants dénoncent la présence de policiers auprès de Nicolas Sarkozy

Modifié : 12h27

L'affectation de policiers pour protéger Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé suscite l'indignation des agents pénitentiaires.

La décision du ministère de l'Intérieur de placer deux policiers pour veiller sur Nicolas Sarkozy, incarcéré à la prison de la Santé, a provoqué une vague de contestation chez les surveillants. L'ancien chef d'État, condamné pour association de malfaiteurs et incarcéré en isolement, bénéficie d'une surveillance policière continue, une mesure exceptionnelle qui soulève des questions au sein du personnel pénitentiaire.

Les agents de la prison, déjà responsables de la sécurité des détenus, s'interrogent sur la nécessité de cette protection supplémentaire. Selon eux, l'administration pénitentiaire dispose des compétences et de l'expérience requises pour assurer la sécurité de tous les prisonniers, y compris des personnalités de haut rang comme Nicolas Sarkozy. Cette initiative du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, est perçue comme un manque de confiance envers les surveillants de prison.

La mise en place de ce dispositif de sécurité a été effectuée sans consultation préalable des surveillants, ce qui a accentué leur frustration. Les représentants syndicaux de Force ouvrière (FO) Justice et de la CGT pénitentiaire ont exprimé leur désaccord et réclament des explications claires de la part des autorités compétentes.

La justification apportée par Laurent Nuñez fait référence aux menaces potentielles pesant sur l'ex-président et à son statut particulier. Toutefois, cette explication ne semble pas suffire à apaiser les tensions, d'autant plus que les surveillants rappellent que des détenus considérés comme dangereux ont été gardés en isolement sans incidents dans le passé.

Nicolas Sarkozy, qui purge une peine de cinq ans pour des faits liés au financement libyen de sa campagne présidentielle de 2017, a déjà fait appel de sa condamnation. Ses avocats ont également déposé une demande de remise en liberté, en attente d'examen par la cour d'appel. Pendant ce temps, le débat sur la sécurité en milieu carcéral et le respect des procédures continue de diviser l'opinion publique et les professionnels de la justice.