Société

« Snapchat, réseau social de la drogue » : son patron répond à Gérald Darmanin

21 mai 2021 à 15h51

« Snapchat, réseau social de la drogue » : son patron répond à Gérald Darmanin

C’est à une attaque frontale de la part du ministre de l’Intérieur qu’à eu droit Snapchat ce 19 mai, au sujet de la vente en ligne de produits stupéfiants.

C’est au micro de France Inter, que le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, a défrayé la chronique ce mercredi en qualifiant la plateforme de “réseau social de la drogue”. “C’est sur Snapchat que les livreurs de drogues donnent leurs rendez-vous. Des scooters, un certain nombre de faux VTC, des livraisons à domicile, désormais, évitent le travail que nous faisons sur l’espace public”, assure-t-il a.

Interrogé par l'Obs au sujet de l’actualité de sa plateforme, son cofondateur Evan Spiegel assure que l’entreprise lutte déjà contre la vente de drogue entre utilisateurs, assurant par ailleurs que ses équipes travaillent avec les services du ministère de l’Intérieur. 

Malgré les nombreuses tentatives de Snapchat pour venir à bout du trafic de drogues sur son réseau, la plateforme reste l’une des préférées des dealers pour faire la promotion de leur marchandise, notamment grâce aux “stories”, des photos et vidéos qui disparaissent en 24 heures et qui sont chiffrées lorsqu’elles sont envoyées d’un utilisateur à l’autre. Un procédé semblable à celui présent sur l’application WhatsApp, également utilisée par les trafiquants de drogue, et qui protège totalement la confidentialité des conversations.

“Nous avons toujours pris très au sérieux la sécurité de notre communauté. Nous investissons beaucoup, et depuis très longtemps, sur la surveillance de tous les échanges sur la plateforme concernant le trafic de drogues. Et nous travaillons déjà avec les autorités locales et avec des ONG pour repérer et arrêter les dealers”, se défend Evan Spiegel, fondateur et PDG de Snapchat, auprès de l’Obs.

Les autorités se heurtent toutefois à d’autres barrières au cours de leurs enquêtes: Snapchat est immatriculée au Royaume-Uni, tandis que WhatsApp, qui appartient au groupe Facebook, est immatriculée en Irlande, au même titre que Twitter.

Aucune de ces entreprises n'a de réel représentant légal dans l’Hexagone, ce qui les rend d’autant plus difficiles à attaquer en justice en cas de refus de coopération avec la police.